Rencontre 2025
Retrouvez ci-dessous le compte-rendu de la rencontre de l’ORHH du 12 septembre 2025 :
Première partie : Rénover, pour qui et comment ? (10h00 - 11h00)
La première partie de la demi-journée a permis de présenter trois études sur les enjeux de
rénovation du parc francilien, qui permettent d’aborder la vulnérabilité énergétique des
ménages, le potentiel de rénovation et l’impact de la rénovation sur les consommations
d’énergie.
(1) Les ménages en situation de vulnérabilité énergétique
François Dubujet, adjoint à la cheffe du service des études et de la diffusion, Insee Direction
régionale Île-de-France.
L’Insee a présenté une étude sur la vulnérabilité énergétique des ménages en France métropolitaine, entendue comme la difficulté potentielle à maintenir un confort thermique standard dans leur logement sans devoir consacrer une part excessive de leurs revenus aux dépenses énergétiques conventionnelles. Si des disparités importantes ont pu être observées entre les territoires, liées au bâti et au climat, les résultats de l’étude montrent que 4,8 millions de ménages étaient en situation de vulnérabilité énergétique en 2021, 465 400 ménages en Île-de-France (17,4% des ménages en France métropolitaine contre 9,6% des ménages franciliens). Il ressort que cette situation concerne particulièrement les personnes seules de 60 ans ou plus, qui représentent à elles seules la moitié des ménages vulnérables ; elle est également fortement corrélée aux caractéristiques des logements, dans la mesure où 71 % des ménages vulnérables résident dans des logements classés E, F ou G, en particulier en zone rurale et périurbaine où se concentre du logement individuel occupé par des ménages modestes. Cette étude nationale fera l’objet d’une déclinaison régionale prévue à la publication courant octobre.
(2) Les potentiels de rénovation énergétique du parc résidentiel en Île-de-France
Franziska Barnhusen, chargée de projets rénovation et transition énergétique, Département
énergie et climat, Institut Paris Région ou Amélie Rousseau, chargée de projets, Département
habitat et société.
L’agence régionale énergie climat (AREC) et L’institut Paris région (IPR) ont présenté une catégorisation du parc résidentiel francilien établit selon leur potentiel de rénovation énergétique. Elle s’appuie sur deux indicateurs principaux : les caractéristiques techniques et architecturales des bâtiments résidentiels et les capacités financières des ménages qui les occupent. À travers des analyses statistiques et une enquête qualitative auprès des acteurs publics et privés accompagnant la rénovation énergétique en Île-de-France cette étude vise à établir une typologie de bâtiments représentatifs du parc francilien suivant leurs caractéristiques énergétiques ; évaluer les contraintes liées à la rénovation énergétique de chaque type de bâtiment ; étudier les coûts de la rénovation énergétique en Île-de-France ; formuler des préconisations à destination des collectivités sur les modes d’intervention possibles pour la rénovation énergétique des logements.
(3) Consommations énergétiques réelles dans les immeubles d’habitation privés à Paris et impact des travaux de rénovation énergétique
Gabriel Senegas, chargé d’étude, Apur et Océane Cirera et Benjamin Rougeyrole, agence
parisienne du climat.
Réalisée à partir des données de consommations réelles des énergéticiens, l’atelier parisien d’urbanisme (Apur) et l’agence parisienne du climat ont présenté une analyse statistique de la consommation énergétique réelle des logements parisiens. Après avoir porté une étude similaire sur le parc social, le second volet de cette étude sur le parc résidentiel parisien analyse 222 700 logements privés et montre l’évolution des consommations avant et après travaux de 3 900 logements répartis dans 46 copropriétés. L’analyse permet de mesurer les niveaux des consommations réelles, de les qualifier par mode de chauffage et/ou par période de construction, de quantifier les gains réalisés après travaux. Alors que les niveaux de consommations réels restent étroitement liés à l’énergie et au type de chauffage, l’analyse des 46 copropriétés rénovées montre que les consommations réelles baissent après travaux en proportion avec l’ampleur des programmes de rénovation (baisse moyenne de -24% pour les copropriétés qui ont réalisées des travaux comprenant une intervention significative sur l’enveloppe et sur le système de chauffage). L’effet rebond structurant, qui se traduit par une stagnation voire une augmentation de la consommation, est seulement observé dans deux copropriétés de panel d’étude.
Seconde Partie : Comprendre les nouvelles formes de production de logement abordable. (11h00-12h00)
La seconde partie de la demi-journée a permis de présenter trois études sur la production de logement ordinaire en Île-de-France, qui permettent d’appréhender le développement de nouveaux produits de logement abordable, et les leviers locaux pour porter une dynamique de construction de logement.
(1) Dynamique de production et occupation du parc de logements intermédiaires en Île-de-France
Hélène Joinet et Philippe Pauquet, Département Habitat et société, Institut Paris Région et Dimitri Canton, chargé d’étude parc public, Drihl.
La Drihl et l’institut Paris région ont présenté les premiers résultats d’une enquête en cours auprès des principaux opérateurs du logement locatif intermédiaire (LLI) en Île-de-France. Informant sur les dynamiques de production et d’occupation du parc de LLI, l’enquête permet de mieux appréhender le volume, la localisation et la typologie des logements et des programmes mis en service, le profil des locataires, les niveaux de loyers pratiqués et l’insertion de ces logements dans les marchés immobiliers locaux. L’enquête est menée auprès d’une dizaine d’opérateurs représentant près de 80% de la production francilienne. Elle comporte un volet quantitatif (questionnaire d’enquête à l’échelle de l’opération et du logement) et un volet qualitatif (entretiens auprès des opérateurs de LLI pour décrypter leur stratégie de déploiement, les modes de gestion, les relations avec les collectivités et les perspectives de revente à terme).
(2) Recensement des BRS et OFS dans la Métropole du Grand Paris
Stéphanie jankel, directrice d’études ou Jean Vannière et Jean-François Arènes, chargés d’études, Apur.
L’atelier parisien d’urbanisme a présenté une étude sur développement récent des OFS et BRS dans la métropole du Grand Paris. Faisant l’état des lieux de la diversité des acteurs et des projets réalisés et en cours, elle propose une analyse de la chaîne de production de ces logements ―en analysant les stratégies de développement et de gestion mises en œuvre par chaque OFS, au travers des opérations livrées, en commercialisation et engagées, et de leurs grandes variables économiques. L’analyse porte sur 101 opérations regroupant 2 800 logements.
(3) Construire en contexte métropolitain, le rôle des maires dans le système local de production de logement
Anne-Claire Davy et Tanguy Le Goff, Département Habitat et société, Institut Paris Région
L’institut Paris région a présenté une étude sur le rôle de maires dans le système local de production de logement, en proposant une analyse des organisations originales mises en place au sein de communes franciliennes enregistrant un taux de construction particulièrement élevé, afin de comprendre comment les maires s’adaptent aux contraintes budgétaires, normatives, sociales, comme aux injonctions étatiques, pour réussir à construire dans leur commune ; les opérateurs, instruments et outils sur lesquels ils s’appuient ; et dans quelle mesure les aides à la construction proposées par l’État renforcent leur politique de construction ou les poussent à se lancer dans des projets urbains. Ce travail s’intéresse à la manière dont les maires négocient, encadrent, incitent à construire sur leur territoire tout en tenant compte des réticences voire des stratégies de résistance de leur population (pétitions, recours …). Il en ressort que si les maires ne souhaitent plus endosser cette figure de « maire bâtisseur », la variable politique demeure essentielle pour comprendre les dynamiques locales de production du logement et le rôle des maires central par ses ressources, sa manière de se positionner et sa capacité à peser sur les acteurs locaux.
Pour accéder au détail des études, vous pouvez consulter la bibliographie détaillée de l’ORHH, par année et par thématique.
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