Lutte contre la précarité menstruelle des femmes hébergées ou à la rue

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars, il est important de rappeler que les services de l’État ont mobilisé en 2023 et en 2024 plus d’un million d’euros pour soutenir deux actions franciliennes portées par Règles élémentaires et le Samusocial de Paris afin de lutter contre la précarité menstruelle des femmes hébergées ou à la rue.

En France, 2,8 millions de femmes ne disposent pas suffisamment de protections périodiques par manque d’argent (baromètre « hygiène et précarité » de l’Ifop, 2023). En effet, les coûts élevés des protections périodiques peuvent priver certaines femmes de leur utilisation ou différer leur renouvellement régulier, affectant ainsi leur santé via notamment le syndrome du choc toxique.

La Drihl, impliquée dans la lutte contre la précarité menstruelle

Face à ce constat, le financement de la lutte contre la précarité menstruelle a été consacré en 2023 dans le plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes et dans le pacte des solidarités. Afin d’apporter une dimension territoriale à la lutte contre la précarité menstruelle, l’État flèche une partie de cette enveloppe budgétaire à l’émergence de projets locaux en articulation avec les projets financés au niveau national. En Île-de-France, ces crédits sont pilotés par la Drihl, en lien avec la direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité (DRDFE).

En 2023 et en 2024, la Drihl a financé deux actions régionales portées par Règles élémentaires et le Samusocial de Paris pour plus d’un million d’euros. Ces projets sont destinés principalement aux femmes hébergées ou à la rue qui sont particulièrement touchées par la précarité menstruelle.

Depuis son lancement fin 2023, Règles élémentaires a ainsi dispensé 28 formations à la santé menstruelle auprès de 333 professionnels et bénévoles provenant de 270 structures (d’accueil, hébergement et insertion, du logement adapté, des dispositifs de veille sociale, des épiceries sociales et solidaires et des associations de distribution alimentaire). Au total, 9 500 produits lavables ont été distribués à l’issue des formations. Ces formations d’une journée ont permis aux participants d’acquérir les connaissances et outils nécessaires pour :

  • questionner les représentations liées aux règles et briser les tabous qui y sont liés ;
  • identifier les signaux d’une situation de précarité menstruelle et comprendre les conséquences sanitaires, psychologiques et sociales qui y sont associées ;
  • animer des temps d’échange autour des règles auprès des publics accueillis.

Cette action se poursuit en 2025. Le catalogue de formations dispensées par Règles élémentaires est disponible ici et des sessions de formation peuvent être programmées en contactant : formation@regleselementaires.com.

De même, Delta, le service chargé de la réservation hôtelière à vocation sociale en Île-de-France au sein du Samusocial de Paris a lancé fin 2024 des actions de sensibilisation à la santé menstruelle auprès des femmes hébergées à l’hôtel par l’État (objectif de sensibilisation de 2 000 femmes sur près de 25 000 hébergées à l’hôtel en Île-de-France) et des gérants des établissements hôteliers à vocation sociale. Pour ce faire, des ateliers collectifs ont été menés par des médiateurs en santé formés aux enjeux de la précarité menstruelle, avec l’appui notamment de Règles élémentaires.

En complément, des paquets de protections jetables et des culottes menstruelles ont été distribués aux femmes hébergées à l’hôtel, à l’issue des ateliers collectifs de sensibilisation ou lors des interventions des agents terrain de Delta et via les travailleurs sociaux des plateformes d’accompagnement social à l’hôtel. D’ici la fin de la mise en œuvre du projet, l’objectif est de distribuer 70 000 paquets de protections jetables et 2 000 culottes menstruelles.

De plus, la mise à disposition durable de protections périodiques jetables au sein de 10 établissements hôteliers pilotes est en cours d’expérimentation. Les professionnels des établissements hôteliers sont formés aux enjeux de la précarité menstruelle et accompagnés pour mettre en place un distributeur de protections périodiques.

Cette action se poursuit en 2025 et fera l’objet d’une évaluation d’impact en 2026, en lien avec l’observatoire du Samusocial de Paris.

Partager la page

Sur le même sujet